Les critères de traçage d’une zone de chalandise
Définir une zone de chalandise efficace nécessite une analyse rigoureuse des critères géographiques, démographiques et comportementaux de la clientèle. Voici les 5 principaux critères pour tracer une zone de chalandise :
1. Le type de commerce et son pouvoir d’attraction
Le type de commerce détermine directement l’étendue de la zone de chalandise. Un commerce de proximité, comme une boulangerie, attire une clientèle locale, tandis qu’un commerce de destination (meubles design, magasins d’électronique) incite les clients à se déplacer depuis des zones plus éloignées pour trouver une offre unique.
Certaines grandes enseignes, telles qu’IKEA ou Decathlon, sont de véritables locomotives commerciales, attirant des clients depuis des centaines de kilomètres. Ce pouvoir d’attraction est un critère stratégique pour définir sa zone de chalandise, car ces commerces de destination ont souvent un effet d’entraînement sur les enseignes voisines, augmentant ainsi l’attractivité de l’ensemble de la zone commerciale.
2. Accessibilité et flux de chalands
La facilité d’accès à un point de vente est un critère majeur de définition d’une zone de chalandise. Un site bien desservi par les transports en commun, avec des zones de stationnement et des cheminements piétons sécurisés, attire un flux de chalands plus dense. Les flux de chalands sont composés des résidents de la zone et des passants, mais le flux qui s’arrête est le plus significatif pour la rentabilité d’un commerce, car il correspond aux piétons susceptibles de s’engager dans l’achat.
Des freins peuvent également limiter l’attraction du site :
- Congestion du trafic : Les embouteillages dissuadent les automobilistes et réduisent la fréquentation.
- Barrières naturelles : Obstacles physiques (rivières, collines) ou psychologiques, tels qu’un pont à traverser, créent des frontières perçues, réduisant l’attrait d’un site pour certains clients.
3. Profil des chalands et adéquation de l’offre
Analyser le profil des chalands permet d’évaluer la correspondance entre l’offre proposée et les attentes locales. Cela inclut les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, composition des foyers) et les préférences de consommation, mais aussi le pouvoir d’achat des habitants. Par exemple, un commerce de luxe aura peu d’impact dans une zone où les revenus sont plus faibles, car la demande locale ne justifie pas une telle offre.
Les critères clés pour évaluer le profil des chalands comprennent :
- Sociodémographie : Âge, genre, composition des ménages.
- Psychographie : Capacité des consommateurs à s’identifier à l’offre.
- Revenu par foyer : Indicateur important pour les commerces haut de gamme, car il conditionne la capacité de dépense.
Plus le profil des chalands est en adéquation avec le concept et le positionnement du point de vente, plus l’attraction est forte, permettant d’étendre la zone de chalandise et d’optimiser les ventes !
4. Analyse de la concurrence
La concurrence locale influence fortement la délimitation de la zone de chalandise. Son évaluation permet de comprendre le marché et les opportunités d’implantation. Deux aspects clés de l’analyse concurrentielle sont :
- La densité de concurrents : Une forte concentration de commerces similaires peut limiter la part de marché disponible. En revanche, une concurrence modérée ou complémentaire peut renforcer l’attractivité de la zone.
- Leur notoriété et leur positionnement : Un concurrent bien implanté capte une part importante de la clientèle locale. Cependant, si l’offre concurrente est fragmentée ou peu spécialisée, le potentiel d’attraction de la nouvelle implantation est plus élevé.
5. Politiques commerciale et urbaine de la zone
Une politique commerciale et urbaine favorable joue un rôle important dans l’attraction d’un site. Les autorités locales peuvent soutenir l’implantation commerciale par des autorisations d’ouverture étendues, une liberté d’affichage, et des investissements dans des infrastructures modernes, telles que des centres commerciaux et des espaces publics attractifs.
Par exemple, un quartier en pleine expansion, avec de nouveaux logements et des équipements publics modernes, attirera naturellement une clientèle plus dense et stimulera l’activité commerciale locale.